Tous les mois de l'année 2024 ont été marqués par des pluies plus élevées que la moyenne. Ces pluies plus fortes se sont traduites par des épisodes orageux fréquents, et ont favorisé les phénomènes d'inondation par débordement et ruissellement. Comment expliquer ces débordements ?
La question du mauvais fonctionnement des réseaux de drainage agricole est souvent évoquée dans la plaine, et les agriculteurs en rendent responsable le manque d’entretien des cours d’eau. Or, le drainage agricole est, d’après Julien Tournebize, chercheur à l’INRAE, conçu pour évacuer au maximum un cumul de pluie de 50 mm en 3 jours. Or, en 2024, il y a eu de nombreux épisodes qui ont dépassé les 50mm en 3 jours, représentés en orange dans le graphique ci-dessous (et parfois en 1 seule journée comme Kirk en octobre), dans un contexte déjà globalement pluvieux et avec des sols saturés en eau.
Ces épisodes montrent que l'intensification des pluies, phénomène probable à cause du dérèglement climatique, risque de fortement poser problème à l'avenir ! Ce phénomène d'intensification des pluies semble déjà entamé. Les épisodes supérieurs à 40mm sur 3 jours ont été nombreux sur la période 2000-2024, alors même qu'il s'agissait d'années plutôt moins pluvieuses avant 2023. De la même façon, on note sur la période récente des cumuls plus importants (+de 50mm, de 60mm) sur les 20 dernières années, de manière bien fréquente qu’auparavant.
Sur le territoire de la nappe, c'est près de 70% des terres qui sont drainées, localement la surface drainée représente 90% des surfaces cultivées. Gérer l'eau des fortes pluies va devenir un enjeu important avec l'intensification des pluies et la multiplication d'épisodes intenses ou orageux liée au changement climatique.