Les données piézométriques sont principalement issues du réseau Quantichamp. Ce méta-réseau suit le niveau de la nappe à l'aide d'une quarantaine de piézomètres, appartenant à 4 réseaux différents : le ministère de l'environnement, le Conseil départemental de Seine et Marne, Eau de Paris et Suez-Eau du Sud Parisien.
AQUI'Brie centralise les données de ce réseau pour une surveillance cohérente de la nappe du Champigny. Certains piézomètres du réseau fonctionnent depuis 1969 ! Grâce à ces 47 années d'historique, on sait que la nappe connait périodiquement des hauts et des bas et que la pluviométrie est en partie responsable de ces fluctuations. Il y a eu trois périodes où les niveaux ont été les plus bas : en 1976-77, 1992-93 et 2006-2009. Elles correspondent à des années où les pluies hivernales ont été insuffisantes.
AQUI' Brie récupère aussi les suivis piézométriques d'autres structures comme les carrières de Pécy et le SYAGE.
La situation en 2021-2022
Avec une recharche hivernale modérée, le niveau de la nappe a perdu 55 cm en 2022 à Montereau/Jard mais reste largement au-dessus du seuil de vigilence. La situation est plus tendue en dehors de la ZRE.
La situation en 2018-2019
D'après les données météorologiques de la station Météo-France de Melun , la recharge de la nappe a été tardive et de courte durée (seulement 54 jours contre 135 jours en moyenne depuis 1999).
Le niveau de la nappe a fortement baissé : -5,8m au piézomètre de référence de Saint-Martin-Chennetron.
D’après les 5 stations de Météo-France suivies (fig. 4), la pluviométrie de l’année (718 mm), est dans la moyenne des 15 dernières années (720 mm). En revanche, la part de cette pluie susceptible de recharger la nappe n’est seulement que de 175 mm, donc inférieure à la moyenne.
D’après les 5 stations de Météo-France suivies (fig. 4), la pluviométrie de l’année (718 mm), est dans la moyenne des 15 dernières années (720 mm). En revanche, la part de cette pluie susceptible de recharger la nappe n’est seulement que de 175 mm, donc inférieure à la moyenne.
D’après les 5 stations de Météo-France suivies (fig. 4), la pluviométrie de l’année (718 mm), est dans la moyenne des 15 dernières années (720 mm). En revanche, la part de cette pluie susceptible de recharger la nappe n’est seulement que de 175 mm, donc inférieure à la moyenne.
Dans le but d'améliorer la connaissance et le suivi de l'état de la nappe des calcaires de Champigny, AQUI'Brie rassemble et exploite les analyses chimiques en provenance de différents réseaux, dont le réseau Qualichamp. Ce réseau est composé de captages en service, utilisés pour la production d'eau potable. Il permet de suivre l'évolution de la qualité des eaux brutes de la nappe et d'avoir ainsi une image de la qualité de la ressource avant tout traitement de potabilisation.
Au 1er février 2014, près de 590000 analyses étaient insérées dans la base d'AQUI'Brie. Les données les plus récentes dont nous disposons dans notre base datent parfois de plus de 2 ans. En effet, il est parfois compliqué d'obtenir toutes les données nécessaires à un bilan global de la qualité de la nappe mais surtout chaque laboratoire d'analyse ou commanditaire ne fournit pas ces analyses dans un format national codifié qui permet de comparer chaque analyse. Ce format s'appelle le SANDRE : Service d'Administration Nationale des Données et Référentiels sur l'Eau. Avant de pouvoir comprendre et interpréter ces données, il faut avant tout les insérer dans la base, les transcrire avec le code SANDRE, les vérifier et les valider. Un travail de titan !
Chaque année, le Tableau de Bord de la nappe fait le point sur l'évolution de la qualité de la nappe d'après une quarantaine de captages qui sont suivis tous les ans depuis 1999.
De plus, en 2015 est paru le rapport complet de la qualité des cours d'eau et des nappes, du Champigny et du Brie, avec des données jusqu'en 2012.
La situation jusqu'en 2012
Ce qu'il faut en retenir : le nombre de points de suivi de la qualité de la nappe diminue d'année en année (une centaine a été abandonnée depuis 50 ans), le nombre de paramètres suivis a explosé (il y a eu 5 fois plus d'analyses de la nappe entre 2000 et 2012), le manque de connaissance des pratiques des acteurs limite la comparaison entre les paramètres recherchés et les usages réels.
Par exemple, les 6 Triazines constituent une pollution de fond de la nappe alors qu'elles sont interdites depuis 2001 en Seine-et-Marne et 2003 en France. Il s'agit de l'atrazine, la terbuthylazine, la simazine, la cyanazine et 2 produits de dégradation, la déséthylatrazine et la déisopropylatrazine. Pendant 40 ans, ces matières actives ont été intensément utilisées comme herbicides.
87 pesticides, autres que les triazines et leurs métabolites, ont été quantifiés dans le Champigny en 2018-2019 sur les 610 recherchés par les Laboratoires et leurs commanditaires.
En dehors des pesticides, 11 groupes de micropolluants sont recherchés : benzènes et chlorobenzènes, alkylphénols, nonylphénols et chlorophénols, PCB, dioxines et furanes, aldéhydes, cétones et anilines, OHV, HAP, PBDE, phtalates, organostanniques, trihalométhanes, médicaments et hormones.
Dans la nappe du Champigny, les trihalométhanes (sous produit de la chloration) sont les plus quantifiés ainsi que les phtalates, même s'il n'y a pas beaucoup de recherches effectuées pour le moment.
La problématique pour ces micro- polluants est la dose à laquelle ils sont retrouvés; il est difficile d'établir un niveau de toxicité correspondant à un niveau de quantification.
Dans la nappe du Chamigny, les pesticides les plus quantifiés sont des herbicides : le glyphosate, son produit de dégradation l'AMPA, la bentazone, le diflufénicanil et le métolachlore.le glyphosate (97%) et son produit de dégradation l’AMPA (100%), la
bentazone (93%), le diflufénicanil (89%), le métolachlore (87%), tous
des herbicid glyphosate (97%) et son produit de dégradation l’AMPA (100%), la
bentazone (93%), le diflufénicanil (89%), le métolachlore (87%), tous
des herbicides
Solubles dans l'eau, les nitrates constituent aujourd'hui une cause majeure de pollution de la nappe des calcaires de Champigny. Leur origine est diverse mais essentiellement agricole.
Grâce au suivi d'Eau de Paris, depuis 1923, à la source de la Voulzie-Vicomté, dans le Provinois, il est avéré que les fluctuations des concentrations en nitrates suivent celles de la nappe; il y a donc un lien entre la pluie efficace et les transferts de nitrates jusqu'à la nappe, en secteur vulnérable. En 2012-2013, les concentrations supérieures à 50 mg/l demeurent sur le bassin versant des sources du Provinois, sur l'amont de l'Aubetin à Villiers Saint Georges et Cerneux, ainsi qu'aux captages de Lumigny et Pézarches.
En 2018-2019, les concentrations supérieurs à 50mg/l sont toujours observées à l'Est (bassin versant des sources du Provinois, amont de l'Aubetin) et proches de la limite au captages de Lumigny et de Pézarches. Pour le reste les concentrations diminuent comme c'est le cas généralement le cas les années de mauvaise recharge.concentrations supérieures à 50 mg/l sont toujours
observées à l’Est (bassin versant des sources du Provinois1, amont de l’Aubetin2) et proches de la limite aux captages de Lumigny3 et de Pézarches. Les teneurs aux captages de Guignes et Verneuil-l’Etang3 qui sont sous l’influence directe des pertes de l’Yerres et de
ses affluents continuent d’augmenter depuis 2 ans
Sur les 75 années de données disponibles, tous captages confondus, la concentration en nitrates de la nappe tend à augmenter de l'ordre de 3,7 mg/l par décennie.
La nappe du Brie, plus proche de la surface du sol, est beaucoup plus contaminée avec des taux pouvant aller jusqu'à 100 mg/l.
La composition des couches géologiques peut expliquer par endroit la présence de certains paramètres sans qu'ils soient d'origine humaine. Par exemple, sur la frange nord-ouest du périmètre, la présence de sulfates, magnésium, sodium et potassium semble liée à l'évolution de la nature des couches géologiques entre les calcaires de champigny à l'est et les masses de gypse à l'ouest.
Le sélénium est un minéral constitutif de la croûte terrestre, qui ne pose pas de problème sanitaire quand il est présent sous forme d'élément trace dans les eaux de consommation. En Ile de France, il est retrouvé dans les eaux souterraines parfois au -dessus des seuils de potabilité et constitue donc un réel problème pour la population alimentée par cette ressource. Sur le périmètre d'AQUI' Brie, il est plutôt retrouvé à l'est.
Pour plus de détail, lire le dernier numéro du Tableau de Bord.