Lundi, mai 30, 2016
Différents vecteurs de transfert sont impliqués dans la contamination des eaux par les pesticides : le vent et la pluie sont les principaux. Les transferts liés au vent sont dus à la dérive des embruns de pulvérisation. Les transferts liés aux précipitations s'expliquent par le ruissellement de surface et l'érosion, le ruissellement hypodermique et les réseaux de drainage agricole et l'infiltration en profondeur.

Les herbicides appliqués sur voirie ne peuvent se dégrader sur un sol minéral impérméable, ils sont donc lessivés par la pluie puis collectés par les réseaux d'assainissement. En zone agricole drainée les pesticides épandus en période de drainage actif sont collectés par les réseaux de drainage et transférés rapidement dans les cours d'eau.

                                             

 

Une fois que les pesticides atteignent le sol une multitude de mécanismes se développent et conditionnent la dispersion des pesticides vers l'eau, les plantes, le sol, la nappe :

  • transformation du pesticide en un produit de dégradation, voire disparition du pesticide
  • rétention du pesticide par les végétaux ou la microflore du sol
  • création de liaisons chimiques, plus ou moins réversibles, entre les pesticides et les constituants du sol, par un certain nombre de processus physico-chimiques
  • transport du pesticide et/ou de ses produits de dégradation par les végétaux ou par la flore, par lixiviations, lessivage ou ruissellement.

Chaque pesticide va pouvoir se déplacer dans le sol plus ou moins vite, plus ou moins bien. Cela dépend du potentiel de mobilité des pesticides dans le milieu. Celui-ci est caractérisé par les paramètres suivants : solubilité, mobilité dans le sol, persistance dans le milieu, stabilité dans l'eau. Cependant le potentiel de mobilité ne suffit pas à expliquer  à lui seul le transfert des pesticides dans les eaux.

D'autres facteurs participent en grande partie au transfert des pesticides vers les eaux :

  • les conditions climatiques pendant et après le traitement (vent, proximité d'un épisode pluvieux significatif proche de l'application)
  • les conditions de l'application (quantités apportées, taille des gouttelettes)
  • les conditions du milieu (proximité d'un point d'eau, type de sol)

La recharge de la nappe est largement influencée par l'infiltration des eaux superficielles dans la nappe, dans les zones infiltrantes (gouffres, pertes en rivières, secteur où la roche aquifère est peu profonde). Les bassins versants de surface qui croisent une zone de pertes en rivière constituent des zones à risque. Une fois dans l'eau, le temps de transfert du pesticide, depuis l'endroit où il a été appliqué jusqu'à l'endroit où il s'infiltre dans la nappe est de quelques jours, pendant lesquels il n'a généralement pas le temps de se dégrader.

Sur la carte de vulnérabilité intrinsèque les pesticides épandus sur les zones jaune, orangé et rouge représentent un risque à plus ou moins long terme pour la nappe.